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Allandu Bordaçarre "Etxahun"

Allandu Bordaçarre "Etxahun"

Extraits

Le branle, moment de tension dans les mascarades

Allandu Bordaçarre raconte une coutume révélant les tensions entre villageois et mascaradiers lors de la danse du Branle : les villageois cherchaient à emprisonner ou enlever l'entseinari (danseur porte-drapeau) pour l'empêcher de terminer la danse. Ce qui était considéré comme un véritable affront.

Arnaud dit Allandu Bordaçarre Etxahun. Programme "Eleketa". 2012 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1139

Léon Salaber, musicien, professeur de danse et metteur en scène de pastorale

Allandu Bordaçarre raconte que Léon Salaber, ancien danseur, musicien et metteur en scène de pastorale connaissait douze sauts différents. Allandu a lui-même été chez lui pour en apprendre certains : Xibandrillak, Baztandarrak, Mutxikoak… D’après lui, c’était un véritable musicien, de ceux qui aiment faire danser les gens.

Arnaud dit Allandu Bordaçarre Etxahun. Programme "Eleketa". 2013 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1146

Le style des musiciens de Haute-Soule, lié au rythme de la danse

Allandu Bordaçarre donne ici les noms des meilleurs joueurs de txirula et tambour de Haute-Soule. D’après lui, Etxahun de Laguinge était le meilleur, en particuliers pour suivre les danseurs. Dans le style de haute-Soule, il savait marquer un arrêt dans la musique qui correspondait à la fermeture que marquaient les danseurs issus de l’école Elgoyhen de Tardets. Un Barnetx de Sibas était également réputé : ancien danseur, il savait respecter cet arrêt. Son père également, Etxahun de Trois-Villes, ayant appris avec eux, marquait aussi cet arrêt. Allandu insiste sur le fait que la musique et la danse sont étroitement liées.

Arnaud dit Allandu Bordaçarre Etxahun. Programme "Eleketa". 2013 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1131

En savoir plus

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Arnaud dit Allandu Bordaçarre est né le 25 avril 1936 à Trois-Villes, à la ferme Etxahunea, illustre maison rendu célèbre par son père, Pierre Bordaçarre dit Etxahun-Iruri, poète paysan autodidacte renommé. 
Scolarisé à l'école du village jusqu'à douze ans, Allandu effectue ensuite les deux années de fin d'études obligatoires à Tardets, en compagnie de jeunes des villages voisins, notamment d'Alos-Sibas-Abense et de Laguinge-Restoue. 
Il y est initié à la danse basque par M. Darrière, un enseignant béarnais. Bien que l'usage de la langue basque soit interdite à l'école, les élèves apprennent le chant basque, notamment les chants d'Etxahun-Iruri. 

À l'âge de seize ans, il devient l'assistant errejent de Léon Salaber, pour la pastorale Abraham, et d'emblée se passionne pour la danse souletine. Repéré par le maître de danse Batista Bürgübürü, il intègre l'école de Beñat Elgoyen à Tardets en 1952. Il fait la connaissance des meilleurs danseurs, chanteurs et musiciens de l'époque. 

Les pratiques dansées sont autant d'occasions pour les souletins de se produire dans diverses manifestations, que ce soit au Pays basque ou au-delà. C'est ainsi que le duo de chanteurs, qu'Allandu forme avec Dominique Laxagueborde "Etchandyber", interprète les compositions d'Etxahun-Iruri. Ce dernier, auteur-compositeur, chanteur, koblakari (improvisateur), auteur de neuf pastorales et symbole du renouveau de cette forme théâtrale, est l'une des figures les plus célèbres que la Soule a connues. À cet égard, le témoignage que porte Allandu sur son père est précieux. 
Allandu Bordaçarre a été l'un des informateurs souletins du chercheur Jean-Michel Guilcher. 
Il est un excellent conteur qui aime partager ses expériences, riches de rencontres et d'échanges. 

Il conclut son témoignage en exécutant des pas et points souletins, notamment des antrexat peu dansés aujourd'hui, soulignant également l'importance des nuances dans la musique d'accompagnement.