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Ferdinand Morot Monomi

Ferdinand Morot Monomi

Extraits

Un style propre à chaque école de danse : pointe de pied en bas ou en haut

Ferdinand Morot Monomi décrit la différence de style entre la Haute-Soule (Basabürüa) et la Basse-Soule (Pettarra). A Alçay, en Haute-Soule, les danseurs dansaient pointes en bas alors qu’à Chéraute et Barcus, les anciens, tel que Heguiaphal, soutenaient qu’il fallait danser pointes vers le haut. D’après Ferdinand, c’était une erreur, il dit trouver plus esthétique les pointes vers le bas et constate que petit à petit tout le monde danse ainsi. Pourtant à son époque, lorsque les danseurs se rencontraient, et que ceux de Haute-Soule critiquaient les pointes vers le haut des danseurs de Basse-Soule, même si Ferdinand était d’accord avec eux, il soutenait, comme tous ceux de Chéraute, le contraire.

Ferdinand Morot Monomi. Collecte "Eleketa". 2013 © Département des Pyrénées-Atlantiques – Archives départementales - 19AV798

La maison Monomi : lieu d'apprentissage de la mascarade et de la danse à Chéraute

Ferdinand Morot Monomi raconte qu’il apprit à danser à l'âge de 10 ans avec son père, lorsque celui-ci enseignait aux jeunes du village les samedis soirs. Par la suite, il aida son père dans la tâche. Ils enseignaient, l'hiver, lorsque les gens avaient plus de loisirs, notamment pour préparer les mascarades. De nombreux jeunes se retrouvaient chez Ferdinand pour cette occasion, ils étaient 10-15 assis dans les escaliers à attendre d’apprendre les sauts et préparer la mascarade.

Ferdinand Morot Monomi. Collecte "Eleketa". 2013 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV787

Les discours mal perçus

Ferdinand Morot Monomi donne son avis sur les discours des chaudronniers et bohémiens de la mascarade. D’après lui, ces discours sont récents et il ne les voit pas positivement. A son époque, il explique que les chaudronniers se contentaient de leur jeu, c’est-à-dire de rapiécer le chaudron tandis que les bohémiens mettaient en scène un mariage burlesque. Il a récemment entendu des discours qu’il a jugé agressifs. Les mascaradiers ont été reçus, on leur a donné à manger et à boire, ils ont fait la quête pour finalement critiquer vertement les villageois.

Ferdinand Morot Monomi. Programme "Eleketa". 2013 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV805

En savoir plus

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Ferdinand Morot est né le 30 mai 1922 à Chéraute (Soule), à la limite de l'Hôpital-Saint-Blaise et de Moncayolle, dans une petite ferme nommée Monomi. Il a un frère, décédé depuis longtemps.

A l'âge de dix ans, il apprit la danse basque avec son père, qui l'enseignait aux jeunes du quartier, et qu'il va suppléer deux ans plus tard. Son père également txülülari, enseigna cette discipline à Copen, natif de Mauléon, lorsque celui-ci travaillait dans une ferme de Chéraute. Il y avait peu de musiciens à l'époque. Ferdinand fréquenta l'école de Moncayolle, limitrophe du Béarn, jusqu'à 12 ans, quand le temps n'exigeait pas de travailler à l'exploitation agricole. Il participa pour la première fois aux mascarades à 12 ans, en 1934, endossant alors une peau d'agneau pour jouer le rôle d'Axuri : les jeunes étant nombreux à Chéraute, ils composaient la troupe des agneaux avec le berger et l'ours. Cette notation pastorale a aujourd'hui disparu. Il fut ensuite Küküllero, Txerrero, puis Kherestu (hongreur) à 24 ans car il connaissait quelques bribes de béarnais appris à l'école avec des élèves issus de famille béarnaises. Il a formé des générations de jeunes de Chéraute aux différents rôles, organisant aussi des mascarades d'enfants au village (vers 1960). Ferdinand Morot Monomi a également porté sa contribution aux pastorales souletines. Il a participé en 1932 à la pastorale Jeanne d'Arc, ainsi que Berterretx (1958), toutes deux montées avec le personnel d'usine de Mauléon. Enfin, en 1984, il fut le supléant de l'errejent (metteur en scène) de la pastorale Aimunen lau semeak jouée à Chéraute. Après son mariage à 25 ans, il quitta la ferme natale pour travailler à Mauléon, d'abord à l'usine Bomba, puis comme minotier à la minoterie Etchegoyen durant 31 ans. Ferdinand continuera à enseigner la danse souletine pendant de nombreuses années.