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Patrick Queheille Kanpo

Patrick Queheille Kanpo

Extraits

L'enseignement des maîtres à danser de Barcus : l'exemple de Jean-Pierre Üthürry "Artaguiet"

Patrick Quéheille nous fait part des conseils qu’il a reçus durant son apprentissage de danseur. Il dit avoir toujours entendu à Barcus, que les maîtres à danser préféraient des pas simples mais bien donnés plutôt que des pas compliqués qui risquaient d’être mal exécutés. Il cite l’exemple de Jean-Pierre Üthürry "Artaguiet", le danseur qui les forma pour la mascarade de 1984, et qui ne laissait jamais passer un "brisé" mal fermé ou mal croisé. Patrick raconte son apprentissage à la cuisine d’Artaguiet.Lorsque les jeunes exécutaient les danses, le maître à danser restait assis au coin du feu à les observer. Mais lorsqu’il se levait pour montrer et corriger des pas, à 40 ou 45 ans, les jeunes de 20 ans se sentaient petits face à lui. Ils venaient en tenue de sport alors que lui les attendait en pantalon de travail. Ils restaient ébahis et silencieux en entendant le bruit sec du frottement de ses pantalons lorsqu’il exécutait des entrechats.

Patrick Queheille Kanpo. Collecte "Eleketa". 2013 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV1081

Méthode d'apprentissage particulière de la danse Moneinak

Patrick Quéheille nous livre la méthode particulière d’Alexis "Larranda", son premier professeur de danse, afin d'apprendre les pas du saut Moneinak. Une fois les jeunes réunis dans sa cuisine et sans avoir montré un seul pas de danse, il commençait par leur faire copier sur une feuille la liste des pas qui composent le saut, les jeunes n’ayant aucune idée de ce qu’ils étaient en train de copier. Patrick a longtemps gardé ce papier écrit à l’encre rouge.

Patrick Queheille Kanpo. Collecte "Eleketa". 2013 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV1078

"En Soule, la ferveur du public alimente l'envie de participer et de créer"

Patrick Queheille souligne l’engouement du public souletin pour les spectacles. Cette ferveur alimente l’envie de participer aux pastorales et aux mascarades, et le désir de créer de nouveaux spectacles. Il se rappelle comment cette envie est apparue en Soule, il y a une trentaine d’années, avec le spectacle "Gaüaldi" de l’association Ühaitza, et les premières oeuvres de Pier Pol Berzaitz. Ils ont été les précurseurs d’une multitude de créations. Grâce au soutien incroyable du public, qui est connaisseur et prend réellement du plaisir, la création artistique en Soule a, d’après lui, un bel avenir devant elle.

© Département des Pyrénées-Atlantiques – Archives départementales - Collecte "Eleketa". 2013 - 19AV1092

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Né le 6 novembre 1964 à Oloron, Patrick Queheille vit depuis toujours à la maison familiale Kanpo. Il entame sa scolarité à l'école de Barcus, puis va au collège à Oloron avant d'obtenir son baccalauréat à Pau. Il travaille plusieurs années dans la mécanique industrielle, puis intègre comme agent communal le service technique de Barcus dans les années 1990.

Après une initiation à la danse souletine à l'âge de dix ans, interrompu ensuite au profit d'activités sportives (rugby, pelote basque), il reprend la discipline artistique dans le groupe formé notamment par Jean-Fabien Lechardoy. Il suit l'enseignement rigoureux d'Alexis Üthürry "Larranda" et de Jean-Pierre Üthürry "Artaguiet".

Dès 1979, il prend part aux mascarades, et en 1986 à la pastorale Etxahun en tant que danseur Satan.

Patrick est membre de l'association Etxahun de Barcus, dont il est l'actuel président. Afin d'enrichir la vie culturelle et dynamiser les nombreux jeunes danseurs qui y suivent leur formation, plusieurs créations voient le jour (Lauburu, la mascarade des enfants, Gaialdia, Nahas-Mahas, Kuku Gordeka) notamment avec l'aide du centre culturel Uhaitza.

En 1998, encouragé par Alexis Etchecopar "Attuli", il se lance dans l'écriture de pastorale, avec Herriko semeak.

Fruit de la collecte de la mémoire qu'il mène, il écrit en 2010 Xahakoa, en hommage au compositeur Attuli.

Confiant en l'avenir, il continue à enseigner la danse afin que ces pratiques culturelles perdurent, bien que concurrencées par le sport.