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Jose Cazaubon

Jose Cazaubon

Extraits

"La danse est forte quand elle est associée à d’autres disciplines"

Pour José Cazaubon, la danse n’a d’intérêt que lorsqu’elle est associée à d’autres disciplines : le chant, la musique, le théâtre, ou encore des traditions comme le carnaval ou les mascarades souletines. C’est dans ce cadre qu’il apprécie le plus de danser. "Je n’ai jamais vécu la danse comme une discipline réservée aux filles. Ici nous avons toujours eu des danseurs et, au contraire, nous considérions que danser avec des épées, des bâtons, porter des hommes et lancer la jambe était plutôt adapté aux garçons", explique José, à qui la danse a donné, très jeune, l’opportunité de voyager. À l’adolescence, il dansait surtout pour l’ambiance, puis par militantisme. Il aurait pu choisir la musique, le chant ou l’improvisation qui offrent également la possibilité de se produire sur scène et de partager de vrais moments de convivialité, mais la danse répondait à toutes ses attentes. Cette discipline lui procure toute une palette d’émotions qui vont du plaisir à la fierté, en passant par la nervosité, et qui font qu’il se sent vivant. Une richesse émotionnelle qui n’est possible que si l’on est ouvert. Pour lui, la danse pour la danse aboutit à une performance purement technique si l’on oublie les relations entre les danseurs, entre les musiciens et les danseurs, et entre les artistes et le public.

© Département des Pyrénées-Atlantiques – Archives départementales - Collecte "Eleketa". 2014 - 19AV1377-1378, 1385-1387

Fonction sociale de la danse

Pour Jose Cazaubon, il ne fait aucun doute que la danse basque remplit une fonction sociale, comme il l’a vécu avec le groupe Zpeiz-Mukaki. Il y a peu, à Ascain, la compagnie Elirale a organisé le carnaval avec le gaztetxe Kilika et l’école de musique Kornelio, mais les jeunes n’étaient pas à la place du village. "La place n’est plus un lieu de rassemblement des jeunes, je ne sais pas où ils se réunissent", constate Jose.

Jose Cazaubon. Collecte "Eleketa". 2014 © Département des Pyrénées-Atlantiques - Archives départementales - 19AV1386

La danse comme soupape

Jose Cazaubon évoque son parcours artistique. "Lorsque j’étais intermittent, je continuais simultanément à Zpeiz-Mukaki et au groupe de danse Primadera", des activités qui lui sont indispensables pour partager entre amis, s’ouvrir à de nouveaux horizons et de nouvelles rencontres, faire la fête, chanter.

Jose Cazaubon. Programme "Eleketa". 2014 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV1384

En savoir plus

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Jose Cazaubon, né en mai 1982 à Bayonne, passe ses deux premières années à Biarritz avant de s'installer à Arcangues, village natal de son père, à la naissance de son petit frère. Il suit son cursus scolaire au sein de la fédération des écoles en langue basque Seaska : à l'ikastola d’Arcangues, puis au collège Xalbador Ikastegia à Cambo et enfin au lycée Etxepare à Bayonne.

Son premier contact avec la danse s'effectue à l’occasion de Mutxikoaren Eguna, initié en 1979 par l’ikastola d’Arcangues afin de rendre hommage à Betti Betelu, l'artisan du renouveau des sauts basques. Il intègre bon gré mal gré le groupe de danse Primadera d’Arbonne en entrant au collège, à l’âge de 12 ans en 1994, puis le groupe Biez Bat de Bassussarry (fin des années 1990-début du lycée). Avec huit autres jeunes danseurs de Biez Bat, il crée le groupe Zpeiz Banako dont la création unique reprend une danse existante de garçons (banako). En 2007, Zpeiz Banako devient Zpeiz Mukaki. La troupe de garçons vêtus de kilt et béret reprend ici, au son d’une guitare électrique et au rythme du rock, une dizaine de danses traditionnelles. Jose participe à plusieurs tournées à l’étranger (voir 19 AV 1378). A partir de 2003, Jose est moniteur de danse au sein de la fédération de danse basque Iparraldeko Dantzarien Biltzarra (2003-2006), puis dans divers groupes de danse et auprès d'écoles primaires. Toujours à partir de 2003, il prend part comme danseur aux créations des compagnies Maritzuli de Claude Iruretagoyena (Ingura Mingura, Côté cour Côté Jardin, Kutx ala Pil) et Anaigazteak de Christian Larralde (Bidean Zehar, Bodarin). La création Kutx ala Pil lui donne l'opportunité d'apprendre les danses souletines avec Benoît de la Vigne. En 2009, il prend le statut d’intermittent du spectacle et intègre la compagnie EliralE de Pantxika Telleria. Il élabore aujourd’hui un travail chorégraphique mais aussi de transmission de la danse dite traditionnelle (dans différentes écoles de danse).

Jose Cazaubon associe trois maîtres-mots à la danse : le plaisir (Zpeiz Mukaki, danse entre copains, émulation), la transmission (ils sont 7 moniteurs bénévoles au groupe Primadera dont il est issu), enfin l’aspect esthétique et technique. Les deux premières notions, liées à la fonction sociale de la danse, sont à ses yeux les plus importantes, "la danse pour la danse" ne revêtant pour lui aucun sens.