"Comme créateurs, nous avons une responsabilité envers notre peuple"
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- Juan Antonio Urbeltz

"Dans le processus de création à partir du patrimoine traditionnel, il nous a fallu prendre en compte deux choses. Notre premier "cadre" est notre culture populaire. Il y a eu ici, dans les années 1950-1960, une fâcheuse tendance passéiste qui nous présentait comme un peuple sans histoire, resté au Paléolithique. Nous devons veiller à ne pas reproduire les éternels clichés. Nous devons savoir où se trouve vraiment notre culture. Le deuxième "cadre" est celui de l’Europe. On ne peut pas y échapper. Nous sommes un peuple très ancien, avec une langue très ancienne, mais nous ne sommes pas des Martiens, et nous ne pouvons pas faire un saut de 40 000 ans en arrière. Nous ne pouvons pas nous éloigner de ce cadre européen. Si nous voulons faire de la création, nous devons être vigilants, car nous avons une responsabilité envers notre pays, envers notre peuple. Désormais, nous devons donner une assise à notre travail. Au cours des quarante dernières années, nous avons mis en place, dans nos programmations, quelque 500 compositions musicales différentes, d’innombrables costumes et de nouvelles danses créées à partir du patrimoine traditionnel. Le public et les groupes de danse se sont nourris de tout cela. Il s’agit à présent de "digérer" tout ce travail. Pour savoir ce qu’il y a sous l’eau, il faut d’abord agiter la surface et descendre de plus en profond. Nous avons agité l’eau. Tout cela viendra avec le temps."
Institut Culturel Basque - 2010