Le sens caché des rituels
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Au-delà du mouvement lui-même, la danse est acte social.
Elle s’inscrit dans des contextes festifs, récréatifs ou cérémoniels, dont le contenu et le sens varient selon les époques, les lieux et les catégories sociales.
La danse traditionnelle et les dispositifs récréatifs ou cérémoniels dans lesquelles elle s’insère en disent long sur le fonctionnement, la sociologie et l’économie, voire l’économie morale, de la fête et de la société qui la produit.
L’évolution des traditions dansées peut, dès lors, être abordée (au moins) sous les angles suivants: la danse et l’ordre social, les fonctions régulatrices de la danse, les symboliques cachées des usages dansés, le rapport ambivalent de l’Eglise à la danse, l’évolution, enfin, de la figure du musicien de danse.
Loin d’être figées, ces pratiques ont connu des bouleversements considérables au cours des siècles, jusqu’au pluralisme contemporain des formes et des interprétations.
En savoir plus
Contribution de Xabier Itçaina à l'exposition "SOKA, regards sur la danse basque" (2015-2019), Le sens caché des rituels
- Le "civilisé" et le "sauvage"
La symbolique de bon nombre d’usages dansés reste sujette à une multiplicité d’interprétations.
Beaucoup de cortèges carnavalesques ou charivariques, étudiés notamment par Thierry Truffaut en Labourd et Antton Luku en Basse-Navarre, mettent en scène une tension binaire entre "rouges" et "noirs", bolant (danseurs) et zirtzil (comparses), kaxkarot (danseurs) et maskak (masques), époux et ours, etc. - Mourir et revivre
Plusieurs rituels, carnavalesques en particulier, se terminent sur la mort et la résurrection d’un personnage : l’apprenti chaudronnier Pitxu dans la mascarade, l’huissier des tobera- mustrak (théâtre charivarique), ou encore le Zan Pantzar du mercredi des Cendres.
Le pluralisme des interprétations est de mise.