Les soka-dantza
À la fin des représentations de danses des épées et de trokeo-dantza, la coutume veut que l’on exécute l’aurresku ou la soka-dantza, qui se suffisent même parfois à eux-mêmes.
Les soka-dantza qui étaient traditionnelles, à une époque, dans les fêtes et les bals ouverts, sont aujourd’hui le plus souvent ritualisées. Elles sont désignées, selon l’endroit, sous le nom d’aurresku, dantza-soka, gizon-dantza (danse de l’homme), karrika-dantza (danse de rue), esku-dantza (danse des mains) ou encore erregelak. On trouve des équivalents des soka-dantza sur le versant méditerranéen : il s’agit de danses en cercles ouverts, exécutées en couples.
Dans la soka-dantza, les danseurs forment une chaîne ou corde en se tenant par la main. C’est ainsi qu’ils apparaissent en public, en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Le danseur qui conduit la chaîne ou corde, appelé aurresku, joue un rôle important dans la soka-dantza. À l’autre extrémité de la chaîne, à la dernière place se trouve l’atzesku. Tous deux conduisent les déplacements du groupe, et ce sont eux qui exécutent la plupart des solos de danse.
Précisément, ces danses effectuées par l’aurresku lors de la soka-dantza ont été sorties de leur contexte, et au cours du dernier tiers du XXe siècle, elles ont été diffusées en tant que danses honorifiques présentées à l’occasion de cérémonies d’hommage, protocolaires, de bienvenue ou d’inaugurations.
Même si l'aurresku est connu en tant que danse individuelle honorifique, la soka-dantza a conservé son caractère collectif. Ce sont les solistes qui l’interprètent essentiellement, mais le groupe donne son sens à la danse. Ce groupe de danseurs, qui apparaissent en public en se tenant par la main, transmet une image d’unité, la capacité à danser en étant reliés les uns aux autres. Longtemps les soka-dantza ont été dansées pour rendre hommage aux autorités et pour divertir les habitants, mais la plupart des soka-dantza parvenues au XXIe siècle sont exécutées dans un contexte rituel et protocolaire.
La plupart des représentations locales de danses traditionnelles ont coutume de se terminer par les soka-dantza. On les retrouve dans les danses des épées, les trokeo-dantza, et même dans les danses de carnaval. Elles sont également exécutées lors des célébrations de la Saint Jean : la veille, avant et après le feu, et le jour même, avec les honneurs de la grande célébration.
Dans de nombreux villages, lors des fêtes locales, les groupes de danse, les autorités municipales, les représentants des associations de quartiers, les jeunes ou les mariés ont coutume de danser leur soka-dantza.
À l’heure actuelle, ce sont les hommes qui exécutent le plus souvent ces danses, mais comme le montrent des documents d’époque, il était courant que les femmes dansent en public leur soka-dantza. Ainsi, comme cela se faisait autrefois à Garai ou Lekeitio, dans certains villages les femmes se réapproprient les soka-dantza des femmes d’antan.