En Bretagne

Paul Sebillot raconte qu'au cours d'un repas de noces auquel il assistait à Pontaven, dans le Finistère, en 1875, une vieille femme, d'ailleurs répu tée pour ses qualités poétiques, chanta plusieurs couplets : "elle disait un ou deux vers qui étaient parfois des Centons et dont l'air était connu des assistants ; ceux-ci le chantaient et pendant ce temps, la vieille méditait ; le couplet terminé, elle chantait encore d'autres vers, qui avaient trait à des circonstances de la cérémonie (...) et c'est ainsi que j'eus l'honneur d'un couplet spécial !"

M. Robert Bouthillier de l'Association "Dastum" de Rennes qui uvre en faveur de la culture bretonne nous a fait parvenir une note dans laquelle il est expliqué qu'en Bretagne lors de la veillée appelée "fest-noz", deux sortes "d'épreuves" avaient lieu : le "kan a boz" et le "discours" (ou "disput").

Le "fest-noz" commençait toujours par des danses (...). Dans le kan a boz, c'est la qualité de la voix des chanteurs qui va être jugée (...). Dans le "discours" ou "disput", ce sont les paroles qui ont de l'importance (...). Les paroles choisies cherchaient souvent à être injurieuses ou à vexer, arrivant même parfois à être grossières. Le but était de ridiculiser l'adversaire, d'avoir le dernier mot et également, pour s'assurer la victoire, de mettre les rieurs de son côté".

M. Donatien Laurent du Centre de Recherches Bretonnes et Celtiques de la Faculté des Lettres de Bretagne, nous a confirmé qu'il venait d'enregistrer récemment des "discours" ou "disput" et qu'actuellement ce genre "d'exercice" connaissait un certain renouveau.